• Le secteur formation de l'Institut Coopératif de l’École Moderne - pédagogie Freinet (https://secteurformationicem.wordpress.com/) vient de publier une motion demandant une intervention en direction des ministères concernés par la formation des enseignants et fait des propositions concrètes pour la prise en compte de pédagogies "coopératives innovantes" dans la formation des enseignants. On trouvera le texte de cette motion ci-dessous :

    Pour éliminer les freins à l'innovation pédagogique et à la réforme du système éducatif français

     

    Le secteur formation de l'ICEM demande à ce que l'ICEM et le CAPE, interviennent auprès du ministère de l'Éducation Nationale et du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche pour que des décisions soient prises afin de lever les freins institutionnels récurrents qui continuent à bloquer l'innovation et empêchent d'envisager sérieusement toute refondation de l'école.

    Des mesures simples rapides, efficaces pourraient être prises

    - Il existe une forte demande des étudiants à se former à des pédagogies coopératives innovantes, cohérentes avec les prescriptions officielles, en même temps ils rencontrent un blocage administratif et hiérarchique concernant la possibilité d'être en stage d'observation, et de pratique accompagnée (SOPA) ou d'effectuer des Travaux d'Étude et de Recherche (mémoires de master), dans des classes coopératives, de la part des IEN, des IA, des recteurs, et des directions des ESPE ;

    - Les enseignants en charge de ces classes, susceptibles de les accueillir n'ont toujours   ni reconnaissance institutionnelle de leur travail, ni statut :

    - Pour favoriser l'évolution du système éducatif, quelques circulaires pourraient créer les conditions de la refondation (sans pour autant représenter un coût) II s'agirait donc de libérer les talents ;

    - Des membres des mouvements pédagogiques pourraient obtenir rapidement un statut de formateurs associés aux ESPE. Leur rôle serait d'intervenir ponctuellement, conformément à la loi sur la Refondation de l'école et au cadre des maquettes de master, mais jamais mis en pratique), dans la formation initiale et continue des enseignants. Ils pourraient intervenir, par exemple, dans le cadre de la Réforme des collèges Cette dernière est compromise notamment par l'absence de formateurs compétents actuellement, alors que des enseignants du CAPE pourraient apporter des possibilités de pratiques cohérentes avec les attendus

    -Il serait intéressant que le ministère se pose la question suivante alors que les pays émergents ont une demande très importante de formation aux pédagogies coopératives, que des praticiens de l'École Moderne interviennent depuis des années dans la formation des enseignants, et contribuent ainsi à la réforme des systèmes éducatifs, pourquoi ne trouvent-ils pas l'opportunité d'intervenir de manière officielle en France dans la formation initiale et continue des enseignants et d'accompagner ainsi le projet de réforme du système éducatif ? Ces intervenants du mouvement de l'École Moderne sont reconnus dans ces pays comme des chercheurs conviés à titre d experts dans leur domaine.

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  • Comme dans bon nombre d'ESPE en France, les enseignants, les stagiaires, les étudiants de l'ESPE d'Aquitaine s'insurgent contre la situation catastrophique de la formation en cette rentrée 2015, un mouvement est est envisagé pour le 28 septembre.

    Dès le mois de janvier, les enseignants avait massivement alerté le ministère sur cette situation, on trouvera le document soutenu par plus d'une centaine de formateurs, un second courrier en juin avait donné à la Ministre des éléments supplémentaires.

    Télécharger la lettre ouverte de l'ESPE d'Aquitaine (janvier 2015)

    Télécharger la lettre ouverte à la Ministre (juin 2015)

     

     

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  • Appel des étudiants et enseignants en formation

    à l’École Supérieure du Professorat et de l'Education de Nantes

    Dans les conditions actuelles de la rentrée 2015, tous les étudiants et CPE ou professeurs stagiaires de l'ESPE de Nantes ne disposeront pas d'une formation à la recherche, pourtant essentielle dans leur formation universitaire et professionnalisante. Plus grave encore, l'ensemble des CPE et enseignants stagiaires ne disposeront pas d'accompagnement dans leur pratique professionnelle ni de visite de leurs tormateurs en établissement En effet, l'ensemble des formations à destination des étudiants et des CPE et enseignants stagiaires ne peuvent pas être dispensées par manque d'enseignants-formateurs à l'ESPE l Rien que pour le 1er degré, cela représente plus de 1300 heures de formation qui ne peuvent être assurées !

    Face à la volonté du gouvernement de recruter 60000 enseignants d'ici à 2017, il devient aberrant de continuer à baisser les dotations aux universités (et donc aux ESPE): cela revient à ne pas former les futurs enseignants comme il se doit ! Il s'agit même d'une double peine : ce manque de moyens les empêche d'obtenir une formation à la recherche (alors même qu'il s'agit d'unités d'enseignement non compensables dans les maquettes de formation), ce qui privera les étudiants de la validation de leur année de M1 et donc drune entrée en M2, ou les stagiaires de la validation de leur M2 alors que le Master est indispensable à leur titularisation !

    Et les répercutions sont immédiates : ce sont 240 enseignants stagiaires en premier degré qui se retrouvent face à autant de classes de 25, 30, ou 35 élèves, sans expérience réelle ni accompagnement. Ce sont donc près de 7000 élèves d'école primaire dans l'académie de Nantes qui sont directement concernés cette année l

    Étudiants se destinant à devenir enseignants, CPE et professeurs stagiaires usagers de l'ESPE de Nantes, parents d'élèves,., nous sommes tous directement concernés ! La solidarité de tous et toutes est nécessaire pour que chaque étudiant et chaque stagiaire bénéficie de la même formation.

    Soyons nombreux ce mardi 15 Septembre 2015 pour interpeler nos responsables académiques sur cette question qui concerne l'Enseignement Supérieur et par voie de conséquence immédiate les ESPE !


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  • Vous trouverez ci-joint le texte destiné aux médias rédigé par l’Intersyndicale des formateurs de l’ESPE de l’académie de Créteil. Avec un nombre de stagiaires en hausse et toujours moins de formateurs, l’ESPE ne peut plus assurer toutes ses missions.

    Ce blog du GRFDE peut être un espace d’échanges sur l’évolution de la formation des enseignants et les initiatives prises pour la défendre et l’améliorer, dans le but de les amplifier et les fédérer. Nous vous invitons donc à témoigner sur la situation des ESPE et à diffuser le plus largement possible ce texte, auprès des collègues du primaire, secondaire et supérieur concernés par la FDE ainsi qu’aux syndicats, fédérations de parents, partis politiques, élus et journalistes concernés par ce sujet.

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  • M. Denis Jacquat attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le processus de fermeture sine die du site de Montigny-lès-Metz de l'école supérieure du professorat et de l'éducation (ESPÉ) de l'académie de Nancy-Metz et du transfert de la formation sur l'Ile du Saulcy à Metz. Par décret n° 2007-1914 du 26 décembre 2007, l'IUFM de Lorraine a été dissous et intégré au sein de l'Université Nancy 1 - Henri Poincaré. Il comportait alors trois sites mosellans : le site de Montigny-lès-Metz, le site de Metz-Paixhans et le site biculturel de Sarreguemines. Même si la Moselle représente près de la moitié de la population de la région Lorraine, la Présidence de l'Université prit la décision de fermer le site de Metz-Paixhans ; le regroupement avec le site de Montigny-lès-Metz sera effectif en 2012. Par arrêté du 30 août 2013 (NOR : ESRS1319640A), l'école supérieure du professorat et de l'éducation (ESPÉ) de l'académie Nancy-Metz a été créée et accréditée au sein de l'Université de Lorraine. Moins de deux ans plus tard, la Présidence de l'Université décide de fermer définitivement le site de Montigny-lès-Metz, un site qui, par son histoire et son précieux patrimoine (bâti, mobiliers et supports pédagogiques séculaires, fonds d'archives), est emblématique de la formation des enseignants. Le transfert du site de Montigny-lès-Metz sur l'Ile du Saulcy, à Metz, aura pour effet immédiat la dispersion des usagers dans un site inadapté et sous-dimensionné qui accueille déjà de nombreuses autres formations, la lassitude et la démotivation du personnel encore marqué par le déménagement forcé de 2012, la perte de toute identité professionnelle de l'ESPÉ, avec à terme l'abandon de nombre de projets éducatifs et culturels et la dévalorisation de la formation dispensée par l'ESPÉ. La décision de la Présidence de l'Université de Lorraine constitue donc un pari sur l'avenir d'autant plus risqué que les effectifs étudiants connaissent une forte augmentation. Elle va de surcroît à l'encontre de l'engagement pris par le Président de la République de faire des ESPÉ de vraies écoles professionnelles, avec une identité forte et reconnue. Il lui demande de surseoir à cette fermeture et à toute autre, et de maintenir, dans l'intérêt des étudiants et du service public d'enseignement et d'éducation, le site de Montigny-lès-Metz dont les qualités d'accueil et d'enseignement ont toujours fait leur preuve. Il la remercie de bien vouloir lui faire parvenir son avis à ce sujet.


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  • Le G.R.F.D.E. interpelle le gouvernement :

     Réformer la réforme de la formation des enseignants…Une urgence !

    (Télécharger, faire circuler ce texte) Format PDF, Format Word

    Après l’année de transition 2013 – 2014 qui a correspondu à la dernière année d’application du dispositif mis en place par le gouvernement de M. Sarkozy et la première année de celui de M. Hollande, la réforme de la formation des enseignants a atteint désormais son rythme de croisière et ses effets peuvent maintenant être mesurés.

    Nous avons pris acte du rétablissement d’une année de formation rémunérée, de la possibilité de percevoir une première rémunération un an plus tôt par rapport au dispositif antérieur, de l’entrée moins brutale dans le métier grâce à un service d’enseignement à mi-temps contre un temps plein précédemment et du fait que les étudiants-fonctionnaires stagiaires (E.F.S), débarrassés du concours situé entièrement en fin de M1, pourraient davantage se consacrer à leur formation professionnelle.

    Malheureusement, à bien des égards, le dispositif actuel n’améliore pas réellement la formation des enseignants et ne permet pas de relever les défis d’aujourd’hui.

    On (re)trouvera à la fin de ce texte les propositions du GRFDE.

    1. La durée de la formation est insuffisante.

    La formation des enseignants s’effectue désormais dans le cadre de masters dont la première année est consacrée à la préparation du concours tandis que la deuxième consiste, pour les lauréats du concours, en une formation professionnelle en alternance durant laquelle ils effectuent un demi-service devant élèves.

    Malheureusement, cette organisation ne permet pas de construire chez les futurs enseignants l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice du métier. Les moments que les étudiants et les étudiants-fonctionnaires stagiaires passent à l’E.S.P.E. (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation) sont trop courts pour qu’ils puissent se consacrer tout à la fois à l’acquisition de la maîtrise des contenus disciplinaires enseignés, à leur enseignement, à la recherche et à la réflexion sur les finalités de l’École.

       2. La durée du « stage » des lauréats en M2 est excessive.

    Les étudiants-fonctionnaires stagiaires étant placés à mi-temps dans les classes moins pour effectuer un stage que pour servir de moyens d’enseignement, le dispositif ne permet pas une formation professionnelle de qualité.

    Les équilibres nécessaires entre ce « stage », l’initiation à la recherche et les cours à l’E.S.P.E. ne peuvent être assurés. Compte tenu de la lourdeur du service d’enseignement, les maquettes des masters Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation (M.E.E.F.) proposent nécessairement en deuxième année un faible volume horaire consacré aux apports disciplinaires, didactiques et pédagogiques ainsi qu’à l’analyse critique des séances menées devant les élèves. Ce déficit de formation disciplinaire et didactique est particulièrement alarmant pour les futurs professeurs des écoles en raison de la polyvalence de l’enseignement qu’ils auront à assurer.

    Pris par les urgences de leur service d’enseignement (préparer les cours, corriger cahiers et copies, participer aux réunions, rencontrer les parents et les partenaires, rédiger les livrets ou bulletins, …), les étudiants-fonctionnaires stagiaires ne peuvent mettre pleinement à profit les enseignements dispensés par l’E.S.P.E. Fréquemment, ils utilisent dans les classes, sans prise de distance, des fiches de préparation de cours toutes faites trouvées sur internet. De même, dans ce contexte, la recherche, ne pouvant s'articuler à l'ensemble de la formation et à l'exercice professionnel, est souvent considérée comme un fardeau superflu voire inutile et l’affichage d’une formation à et par la recherche est un leurre. Or, ce moment des premières expériences en situation professionnelle mériterait au contraire d’être solidement articulé avec la formation, en particulier sur le plan de l’analyse des pratiques enseignantes débutantes.

    De nombreux E.F.S., mis dans l’impossibilité d’apporter des réponses satisfaisantes à tout ce qui est exigé d’eux, sont en réelle situation de souffrance.

      3. Le concours, situé en fin de M1, est mal placé.

    Ces dernières années ont permis d’expérimenter différentes modalités de mise en œuvre des concours : le concours situé en M2 avec la réforme Sarkozy, hier une partie en M1 et l'autre en M2, aujourd'hui à la fin de l’année de M1. Tous ces dispositifs présentent l’inconvénient d’imbriquer la préparation d’un concours et celle d’un diplôme. Il semble désormais évident que la seule solution qui permettrait d’accueillir dans les E.S.P.E. des stagiaires débarrassés du concours et pouvant se consacrer pleinement à leur formation professionnelle incluant le renforcement de la maîtrise des contenus disciplinaires est de situer le concours en amont du master M.E.E.F. Pour les étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement, il conviendrait de proposer dans le cadre de la licence des modules de préprofessionnalisation et, en particulier pour les étudiants désireux de devenir professeurs des écoles, des modules de mise à niveau dans les disciplines qu’ils auraient à enseigner et dont la maîtrise serait évaluée au concours. L’expérience des modules d’ouverture ou de préparation aux métiers de l’enseignement mis en œuvre dans beaucoup d’universités depuis 20 ans pourrait servir de point d’appui.

       4. Les universités intégratrices dépècent les E.S.P.E.

     L’intégration des E.S.P.E. à des universités se traduit par le dépeçage systématique des premières, dans la continuité du démantèlement des I.U.F.M. Ce dépeçage se poursuit cette année alors même qu’on annonce une remontée des effectifs étudiants. Des milliers d’heures de formation et des centaines de postes de formateurs sont transférés vers d’autres composantes. Il en est de même pour une partie des budgets. Les universités font aussi fréquemment le choix de fermer des sites, au détriment du maillage territorial qui existait et qui permettait une offre de formation initiale et continue de proximité.

    Les réductions budgétaires remettent en cause le principe de l’alternance. Partout, le suivi des E.F.S. dans leurs classes est jugé trop coûteux et subit des coupes sombres. L’articulation entre le service d’enseignement et les cours dispensés à l’E.S.P.E. est ainsi grandement compromise.

    L’approche strictement budgétaire adoptée par les universités, gouvernées par la L.R.U. dans un contexte économique d’austérité, se traduit par le remplacement d’enseignements en travaux dirigés par des cours magistraux en amphithéâtre même quand ceux-ci s’avèrent inadaptés, par l’alourdissement des effectifs des groupes d’étudiants, rendant impossibles les échanges et la participation que requiert une formation professionnelle et par la diminution voire la disparition des activités artistiques et sportives qui complétaient la formation. Dépouillées de leurs moyens, les E.S.P.E. ne peuvent assurer dans leur intégralité ni leurs missions de formation continue ni les formations d’initiation ou de complément nécessaires dès la licence ni même leurs missions de formation initiale.

      5. Il est impossible de proposer des parcours adaptés aux différents profils des étudiants en M2.

     En raison du concours de recrutement situé en milieu de master, les E.S.P.E. accueillent en M2 des étudiants présentant des profils les plus divers : certains ont réussi le concours, d’autres non. Ceux-ci, s’ils ont validé leur année de M1, se retrouvent en M2 alors qu’ils ont besoin des cours de préparation au concours dispensés en M1. Parmi les lauréats, certains ont validé le M1 et d’autres non. Parmi ceux qui ont validé le M1, certains étaient en master M.E.E.F. et ont pu faire des stages d’observation et de pratique accompagnée mais d’autres ont suivi d’autres masters, sans lien avec l’enseignement. Ceux-ci n’ont le plus souvent jamais vu de classe depuis leur sortie du système scolaire et ils doivent aussi conduire une recherche professionnalisante en un temps extrêmement restreint. Parmi ceux qui ont validé un M1 M.E.E.F., certains étaient dans l’E.S.P.E. d’une autre académie et ont commencé un mémoire de recherche qui ne correspond pas aux exigences de leur nouvelle E.S.P.E. ou aux options proposées. En M2 se rencontrent aussi des lauréats du concours dispensés de diplôme (parents de trois enfants, sportifs de haut niveau, personnes en reconversion professionnelle) ou déjà titulaires d’un master (quel qu’il soit) s’étant inscrits aux épreuves en candidats libres. Ceux-là ne bénéficient pas de la formation dispensée en M1 et se voient même, dans certaines académies, exemptés d’une partie des enseignements dispensés en M2 alors qu’ils ont particulièrement besoin d’une solide formation et de parcours adaptés  incluant le renforcement de la maîtrise des contenus disciplinaires.

    Au final, les E.S.P.E. créent des parcours illisibles tandis que les formateurs se retrouvent face à des groupes d’étudiants d’une très grande hétérogénéité, aux attentes desquelles il est impossible de répondre tant leurs besoins sont différents. La constitution de groupes homogènes nécessiterait des moyens financiers et humains dont les E.S.P.E. ne disposent pas ou plus.

       6. La surenchère d’évaluations.

     La culture universitaire du L.M.D., qui consiste notamment à faire correspondre chaque enseignement à des E.C.T.S (European Credits Transfer System), se traduit par une surenchère d’évaluations jusqu’à saturation qui confine à l’absurde. C’est ainsi que des enseignements de seulement quelques heures, des stages d’observation ou des cours préparant les étudiants au concours de recrutement doivent faire l’objet d’évaluations trop souvent démultipliées.

    En M2, en raison de la nécessité d’attribuer une note au « stage » pour valider l’Unité d’Enseignement correspondante, les visites des formateurs, au lieu d’être formatrices, peuvent se transformer en inspections donnant lieu à une note décisive, reposant, dans certaines académies, sur deux voire une seule visite, qui va orienter l’avis de l’E.S.P.E. sur la titularisation du stagiaire. On est là devant des dérives inacceptables en termes d’équité et de logique professionnelle.

    Dans le premier degré, les commissions qui permettaient aux formateurs de faire le bilan du stage, avant d’échanger avec les stagiaires, sont menacées de disparition quand il n’est pas envisagé de les faire à distance ! Les liens qui s’étaient tissés au cours du temps entre formateurs de terrain et formateurs des ex-I.U.F.M. sont en voie de délitement.

    Toutes ces évaluations viennent encore alourdir la charge de travail des étudiants de master M.E.E.F. tenus de valider tous les enseignements du master pour être affectés une fois titularisés.

       7. Le cadrage national est insuffisant.

     Les masters M.E.E.F, avec leurs quatre mentions, relevant désormais d’universités autonomes, la formation des enseignants présente de grandes disparités à travers le territoire national.

    Non seulement cette formation n’est pas la même d’une académie à l’autre, d’une université à l’autre mais, au sein d’une même académie, on constate des différences entre les sites d’une même E.S.P.E. à propos par exemple du suivi des stagiaires (visites, tutorat, commissions) ou de l’organisation de la formation, entre les options de recherche où les exigences portant sur le mémoire ne sont pas toutes identiques, voire entre les équipes d’un même site qui peuvent ne proposer ni des contenus semblables ni les mêmes évaluations. Le principe républicain d’une école garantissant à tous les enfants un enseignement de qualité quelle que soit leur origine sociale et géographique est ainsi bafoué.

    L’intégration des E.S.P.E. à des universités rendues autonomes par la loi L.R.U. réduit la possibilité de l’État d’orienter la formation des enseignants. Désormais, celle-ci ne relève plus en filiation directe de son ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En revanche, dans un tel contexte, le corps d’inspection tend à assumer un rôle accru dans la certification des E.F.S. alors que la professionnalisation nécessite d’être pensée de manière plurielle, ouverte et critique au sein même des E.S.P.E.

     

      8. Le déficit démocratique.

     La mise en place des E.S.P.E. s’est accompagnée de la redéfinition des organes élus chargés de les diriger. Malheureusement, loin de constituer une avancée démocratique par rapport aux I.U.F.M., les Conseils des E.S.P.E., où les représentants des personnels sont minoritaires, sont de simples chambres d’enregistrement de décisions prises ailleurs, à la présidence de l’Université, parfois en concertation avec plusieurs universités, au rectorat ou dans des groupes de pilotage obscurs constitués de membres souvent cooptés.

      9. L’utilisation des étudiants-fonctionnaires stagiaires comme moyens d’enseignement est nuisible à leur formation.

     Comme il a déjà été dit, la présence des E.F.S. dans les classes n’est pas pensée comme un stage mais comme un moyen de mettre des adultes devant les élèves. Ainsi, dans plusieurs académies, les étudiants-fonctionnaires stagiaires nommés en collège n’auront aucune expérience en lycée et réciproquement. Dans le premier degré, dans de nombreux départements, ils effectuent toute leur année dans le même niveau de classe et n’auront, au sortir de leur formation initiale, aucune expérience dans les deux autres cycles. De même, la nécessité de se répartir l’emploi du temps avec leur binôme les amène à délaisser une partie des disciplines enseignées. La formation à la polyvalence, qui est une compétence professionnelle de haut niveau requise dans le référentiel de compétences des enseignants, est rendue impossible par cet état de fait. Cette situation amène les étudiants à attendre de l’E.S.P.E. des recettes immédiatement applicables dans le niveau où ils enseignent et seulement dans les disciplines dont ils ont la charge. Les formateurs, face à des groupes d’étudiants en M2, affectés dans des niveaux de classe divers, se retrouvent dans l’impossibilité de répondre à toutes ces attentes et ne trouvent pas chez les étudiants la disponibilité d’esprit nécessaire quand ils tentent d’aborder des questions épistémologiques ou des contenus et méthodes non directement applicables.

      10. La formation continue a quasiment disparu.

    Avec un budget en constante régression dans un contexte d’austérité, la formation continue est en voie d’extinction.

    Dans le premier degré, l’utilisation des E.F.S. comme moyens d’enseignement entérine la disparition de la formation continue sur le temps de travail puisque le service devant élèves qu’ils assurent ne permet pas de libérer les titulaires de leur classe. Pourtant, des éléments importants de la professionnalité enseignante (relations avec les parents, prise en compte de la diversité des cultures, lutte contre les stéréotypes de genre, diffusion des valeurs de la République, formation à la coopération, à la communication non violente) ne peuvent être, dans le contexte actuel, enseignés en formation initiale où les urgences sont autres mais doivent faire l’objet de formations continues conséquentes.

      11. Dans le premier degré, le concours consacre la fin de la formation des maîtres à la polyvalence.

     Le concours de recrutement des enseignants du premier degré ne concernant que 4 disciplines sur les 13 qui sont enseignées à l’école, les E.S.P.E. ont naturellement conçu des maquettes de master permettant de préparer au mieux les étudiants aux épreuves qui les attendent. C’est ainsi que les disciplines écartées du concours sont largement minorées en M1 comme en M2 alors que leur maîtrise permet au professeur des écoles d’élargir sa pratique pédagogique en proposant aux élèves des situations didactiques variées pour prendre en charge la diversité des élèves et leurs difficultés d’apprentissage.

    Nous constatons que les épreuves du concours, même lorsqu’elles affichent un caractère professionnalisant, ne permettent pas de faire de l’année de préparation au concours une véritable formation professionnelle. Ainsi, l’observation en stage des étudiants qui étaient l’an dernier en première année de master M.E.E.F. montre que, l’année suivante, ils ne réinvestissent pas devant leurs élèves les « pistes d’exploitation pédagogique » exigées au concours car celles-ci procédaient d’un bachotage hors de tout contexte pédagogique.

      12. Le mal-être des personnels des E.S.P.E.

    Les transformations récentes de la formation des enseignants se sont traduites pour les formateurs par une véritable perte de sens de leur métier et par d’importantes dégradations de leurs conditions de travail. Le nombre de stagiaires à suivre, les évaluations, les suivis de mémoires se sont multipliés sans cohérence et sans résultat positif sur la formation des E.F.S. eux-mêmes placés devant des injonctions incompatibles.

    A cela s’ajoutent l’exclusion des formateurs des corrections et jurys de concours et, dans le premier degré, la réduction drastique de certaines disciplines, condamnées à la portion congrue en termes d’enseignement et par voie de fait de reconnaissance : arts plastiques, musique, histoire-géographie, biologie, physique, technologie, langue …

    Face à ces dégradations multiples, le nombre de formateurs, B.I.A.T.S.S et personnels administratifs en situation de souffrance au travail augmente de façon inquiétante.

    Face à ce constat d’échec, le G.R.F.D.E. réaffirme ses positions en faveur :

     - d’un concours de recrutement des enseignants sous condition de licence, suivi de deux années de formation professionnelle en E.S.P.E., rémunérées (et assorties d’un engagement proportionnel au service de l’Éducation nationale) et débouchant sur l’obtention d’un master. Les étudiants, déjà titulaires d’un master, réussissant un concours de recrutement d’enseignants suivront en E.S.P.E. une formation adaptée à leur parcours.

    Cette solution permet tout à la fois d’allonger la durée de la formation initiale, d’accueillir dans les E.S.P.E. un public homogène constitué d’étudiants ayant tous réussi le concours, de dissocier la préparation d’un diplôme et celle d’un concours, de ne pas produire des reçus au concours collés au master ou des reçus au master collés au concours et, enfin, d’avancer d’un an la perception d’une première rémunération, ce qui permet de démocratiser le métier d’enseignant et de contribuer à résoudre la crise du recrutement.

    A cette fin, nous nous prononçons aussi en faveur de bourses d’étude pour les étudiants de licence et de pré-recrutements afin d’éviter les abandons d’étude pour raisons financières.

    (Le G.R.F.D.E. a fait la démonstration que l’ensemble de ces mesures coûterait moins cher à l’État que le dispositif actuel.)

    - de parcours de licence comprenant dès la L1 des compléments de sciences de l'éducation et des visites dans des classes ou établissements scolaires. Ce type de parcours aurait aussi l'avantage de permettre aux étudiants de mettre leur vocation à l'épreuve et éventuellement de changer d'orientation avant de s'engager dans la formation au métier d'enseignant ou conseiller principal d’éducation ;

    - d’une troisième année de formation, lors de la première année d’exercice (en T1) avec un service de 60% maximum pour faciliter l'entrée dans le métier. De même, une seconde année de formation « continuée » (T2) comprenant des compléments de formation sur la base d’un plan individualisé de formation permettrait un meilleur accompagnement dans le métier en début de carrière.

    Ainsi pourrait être mis en place une prise en charge progressive des élèves étalée sur 3 années : des stages d’observation et de pratique accompagnée en M1, des stages en responsabilité en M2, un service d’enseignement allégé en T1, voire en T2 ;

    - d’une réforme des concours de recrutement des enseignants afin que ceux-ci permettent d’évaluer la maîtrise par les candidats des disciplines qu’ils auraient à enseigner en cas de réussite et non la maîtrise d’une pédagogie ou d’une didactique virtuelles ;

    - du rétablissement de la formation continue sur le temps de travail ;

    - de l’autonomie des E.S.P.E. par rapport aux universités afin de sanctuariser leurs moyens en postes et en budget, à la mesure des missions de l’E.S.P.E. Les E.S.P.E. doivent constituer des Établissements à part entière et développer des partenariats avec toutes les universités de l’académie sans être intégrées à aucune ;

    - d’une véritable représentation des enseignants, des étudiants et des étudiants-fonctionnaires stagiaires dans les instances décisionnelles ;

    - d’une réduction de la durée du stage en M2 dès la rentrée prochaine, en cas de reconduction du dispositif actuel. Le stage ne doit ni s’effectuer sur un seul cycle ni dépasser un tiers temps annuel en responsabilité devant élèves. Cet allègement du stage permettrait de rééquilibrer les différentes dimensions du master (formation disciplinaire, didactique, pédagogique et initiation à la recherche) pour mieux les articuler.

    Le G.R.F.D.E. se prononce pour l’entrée des mouvements pédagogiques agréés (Collectif des Associations Partenaires de l’École Publique[1]) dans la formation, et pour une ouverture à l’International accrue en termes de formation et d’innovation.

    Les stages de pratiques pourraient désormais prendre en compte la dimension internationale comme c’est le cas chez nombre de nos voisins européens.

    Le G.R.F.D.E. se prononce pour l’arrêt immédiat de tous les projets de fermeture de sites d’E.S.P.E., contre la dilapidation du patrimoine pédagogique et professionnel qui accompagne le démantèlement voire la destruction des anciennes écoles normales : destruction de bibliothèques anciennes pouvant servir d’appui à la recherche en épistémologie, pilonnage d’archives, dilapidation de mobilier pédagogique ancien …, contre les suppressions de postes et réduction budgétaire. A l’inverse, il affirme la nécessité d’augmenter les moyens des E.S.P.E. afin qu’elles puissent répondre pleinement à leurs missions : former les enseignants de qualité dont les élèves ont besoin.

     

    Le 11 mai 2015,

    Le G.R.F.D.E.

    Rejoindre le G.R.F.D.E :

    Pour apparaître dans la liste des signataires qui figure sur le site du G.R.F.D.E, recevoir les informations de notre groupe, participer à l’élaboration collective de nos textes et aux initiatives de diffusion de nos analyses et propositions, contacter Didier Frydman didier.frydman@free.fr

    (Préciser vos titres et fonctions, disciplines enseignées le cas échéant, établissement et lieu d’exercice).

     

     [1] Le CAPE ( Collectif des Associations Partenaires de l’École Publique) regroupe les associations et mouvements pédagogiques suivants : AFEV, AFL, CEMÉA, CRAP-Cahiers pédagogiques, Éclaireurs et éclaireuses de France, Éducation & Devenir, Fédération française des Clubs UNESCO, FESPI, Fédération Léo Lagrange, Fédération nationale des CMR, FOEVEN – Fédération des AROEVEN, Fédération nationale des Francas, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue de l’enseignement, Mouvement français pour le Planning Familial, Réseaux d’échanges réciproques de savoirs (Foresco), OCCE, Fédération des PEP, Peuple & Culture.

    Pour en savoir plus : http://collectif-cape.fr/

     


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  • Les étudiants du MEEF  SD de l'ESPE de Grenoble étaient en grève hier et le seront à nouveau mardi prochain. Ils se sont organisés en intersyndicale. La presse locale s'est fait l’écho du mouvement.

    Ca bouge aussi à Grenoble !


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  • Voici le texte envoyé par les formateurs de l'ESPE de Bordeaux à la Ministre de l’Éducation Nationale et déjà signé par 56 enseignants.

    Il est également consultable à  cette adresse :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-dupeyron/210115/lettre-ouverte-madame-najat-vallaud-belkacem-ministre-de-leducation-nationale

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  • Avec les 22 mouvements d’éducation qu’il regroupe, mouvements laïques d’éducation populaire et pédagogiques, le Collectif des Associations Partenaires de l’École publique (CAPE) rassemble quarante mille associations locales, six cent mille militantes, militants et bénévoles, quatre millions d’adhérents. L’action de ces mouvements bénéficie à plus de huit millions d’enfants. Le CAPE prend ainsi une part active à l’éducation dans, avec et autour de l’École sur l’ensemble du territoire.

    Le CAPE regroupe les associations et mouvements pédagogiques suivants : AFEV, AFL, CEMEA, CRAP- Cahiers pédagogiques, Éducation & Devenir, EEDF, Fédération des clubs UNESCO, Fédération des CMR, Fédération des PEP, Fédération Léo Lagrange, FESPI, FOEVEN, Francas, GFEN, ICEM-pédagogie Freinet, Ligue de l’Enseignement, OCCE.

    Ses objectifs : Plateforme commune élaborée avec les valeurs et finalités communes des organisations signataires ; relations avec l’institution ; solidarité ; réactions à l’actualité éducative, recherche pédagogique et mutualisation des publications… Les organisations du CLIMOPE, sont particulièrement présents dans les groupes de travail qui se mettent en place

    A lire :

    Refonder l’Ecole sur les valeurs de la République: Les associations membres du CAPE s’engagent

    http://collectif-cape.fr/


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  • On lira avec intérêt le communiqué du SNESup-FSU à propos de la situation de l'ESPE Lorraine.

    Télécharger le communiqué ici

    FORMATION DES ENSEIGNANTS EN LORRAINE
    EXIGER UN MORATOIRE AVANT TOUTE DÉCISION CONCERNANT LE DEVENIR DES SITES DE L’ESPE

    En 2012, la fermeture définitive du site de Metz-Paixhans était décidée de façon précipitée alors que rien ne l’imposait. Aujourd’hui, ce sont les sites de Montigny-lès-Metz et de Maxéville dont les directions de l’ESPE et de l’UL nous annoncent la fermeture dans un délai de trois à quatre ans. Quelles sont les motivations de ces décisions ? Sont-elles uniquement “techniques” comme cela est annoncé ? Quand, comment et où les personnels ont-ils été associés pour des décisions dont les conséquences sont nécessairement importantes ?

    Des fermetures de sites symboliques
    Metz-Paixhans, c’était un site emblématique, l’une des plus anciennes écoles normales d’institutrices du territoire. A l’époque, celles-ci se sont battues de longs mois pour pérenniser ce centre et leur formation. Aujourd’hui, ce sont les anciens bâtiments des Écoles normales de Maxéville et de Montigny-lès-Metz qui sont visés par les fermetures, entraînant des « transferts de personnels », selon la terminologie technocratique, comme s’il convenait de faire table rase du passé en termes de formations des futurs maîtres et enseignants.

    Des décisions contestables
    Sur le fond, ces décisions sont contestables. L’argument de la fusion des universités de Lorraine, martelé à force de communication, a prévalu pour Metz-Paixhans. Pour les sites de Montigny-lès-Metz et de Maxéville, c’est l’argument de la rationalité patrimoniale qui prévaut : calcul de mètres carré sans prise en compte des activités des personnels et des usagers.
    S’agissant du site de Metz-Paixhans, ni la loi LRU, ni la fusion des universités de Lorraine, ni les textes réglementaires ou circulaires publiés alors sur la réforme de la formation des enseignants n'imposaient une telle fermeture avec une telle précipitation. Fermeture qui allait d’ailleurs à l'encontre de toute logique éducative. Comment a-t-on pu décider de la fermeture d’un site de formation sur une métropole aussi importante que celle de Metz alors que les locaux étaient occupés à titre gracieux ? Nous contestons également la précipitation avec laquelle Metz-Paixhans a été vidé de son mobilier, comme s’il fallait effacer en toute hâte et en quelques mois toute la mémoire de ce site centenaire, notamment ses archives. Le site de Metz Paixhans, situé au cœur de l’agglomération messine, pouvait tout à fait accueillir des laboratoires et organismes de recherche vitrines de l’IUFM, par exemple un institut européen de recherche en sciences de l'éducation.

    Déménagement ou liquidation de l’ESPE ?
    Ce même scénario va-t-il se redessiner à propos des sites de Maxéville et de Montigny-lès-Metz ? L’histoire ne doit pas recommencer dans l’opacité précédente. Au-delà de la décision de déménager les formations et les personnels sur, respectivement, la faculté des sciences et techniques à Nancy et le campus du Saulcy à Metz, la question est de savoir s’il ne s’agit pas de supprimer purement et simplement les derniers sites encore existants de formation des maîtres pour, en réalité, préparer la phase finale de démantèlement de cette formation. Car, qu'on ne s'y trompe pas, ce qui se profile, derrière la question de l'immobilier, ce sont des suppressions de postes, la dispersion des collègues et, finalement, la liquidation progressive de l’ESPE au profit d’une formation au rabais.

    Derrière les arguments reposant sur une “meilleure occupation des surfaces” ou sur une “plus grande proximité et donc une meilleure coordination entre formations”, arguments que l’on peut certes entendre, la question doit être posée quant au démantèlement à venir d’une filière qui, à terme, fera les frais de la crise : une formation à la carte déconnectée du terrain et de toute forme d’innovation. La « refondation » de l’École de la République que prétendait viser le ministère de l’EN requiert une concertation évidente qui n’a jamais été mise en œuvre et dont les effets pervers et les dégâts collatéraux comme la liquidation des sites, le blocage ou la suppression larvée de postes et l’aggravation des conditions de travail commencent à apparaître au grand jour. Ailleurs qu’en Lorraine, les mêmes décisions sont prises, déménagements de sites historiques décidés sans réelle concertation avec les personnels, avec le même type de conséquence : menace sur les conditions de travail, mais aussi sur les missions de l’ESPE elles-mêmes.

    Le SNESUP-FSU de l’Université de Lorraine demande la mise en place d’un moratoire sur tout projet de fermeture des sites ESPE de l’Académie Nancy-Metz afin qu’un débat contradictoire puisse être porté auprès des personnels et usagers concernés d’une part et auprès de l’ensemble de la communauté universitaire d’autre part.

     


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  • "l'ESPE est grignotée par Lyon 1, sur le mode du loup et de l'agneau. Au moment où il est question du déplacement (et donc de l’abandon du site historique) de l’ESPE de Saint-Etienne et après la disparition du site de la Soie, nous éprouvons le besoin d’échanger sur nos conditions de travail."

    Le « collectif ESPE » s’est réuni le mercredi 22 octobre pour faire le point sur le fonctionnement de l’ESPE deux mois après la rentrée.

    Nos constats sont les suivants :
    -Nous sommes surpris de constater qu’il n’y ait pas eu de réunion de rentrée ce qui aurait été l’occasion de faire le point sur le début d’année, de soulever un certain nombre de problèmes, d’anticiper certaines difficultés plutôt que les régler dans l’urgence
    -Nous déplorons que de nombreux mails envoyés à l’équipe de direction restent sans réponse
    -Nous sommes choqués par le fait que, lorsqu’il y a des réponses, certaines d’entre-elles soient lapidaires ou faites sur un ton discourtois et suspicieux, inacceptable dans le cadre d’une relation professionnelle
    -Nous regrettons que les annonces faites au printemps afin d’améliorer la communication au sein de l’ESPE (assemblée générale trois fois par an, réunions mensuelles informelles) n’aient été suivies d’aucun effet jusqu’à ce jour
    -Nous dénonçons un partage des tâches et des responsabilités qui se fait le plus souvent sans aucune transparence, sans appel d’offres et sans concertation
    -Nous regrettons que certaines missions, comme la coordination disciplinaire, ne soient pas clairement définies, que des modalités explicites de travail ne soient pas proposées et que la liste des responsables ne soit pas diffusée
    -Nous regrettons qu’une question aussi importante que celle des effectifs par groupe ait été prise sans concertation alors qu’elle a des effets majeurs sur les enseignements
    -Nous réclamons des espaces de travail collectifs, transparents et démocratiques.

    Ce qui semble être aujourd’hui un mode de fonctionnement nous semble très préjudiciable à l’efficacité du travail des formateurs, des personnels techniques et administratifs. Cette situation est un facteur de démobilisation, de repli et de mal-être au travail. Des personnels très compétents ont quitté l’ESPE et beaucoup d’autres cherchent à le faire. La situation qui se développe actuellement est très inquiétante et affecte de plus en plus notre mission de formation et décrédibilise l’image de l’ESPE.


    Nous vous invitons à participer à une réunion le jeudi 13 novembre à 12h 30 en salle… pour faire un nouveau point et envisager des actions.


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  • Le titre de la motion votée à l'unanimité et publiée le 20 novembre 2014 par la CPU en réaction au vote du budget 2015 à l'Assemblée Nationale se passe de commentaires :

    Budget 2015 de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : une diminution sans précédent et incompréhensible !

    On pourra lire le contenu du communiqué ci-après ou le télécharger ici

    Le 18 novembre 2014 l’Assemblée Nationale a voté en première lecture le projet de loi de finances 2015. Un projet de loi de finances est un moment de vérité politique : il traduit concrètement les engagements pris par les responsables politiques. Dans la situation de crise profonde de notre pays, le besoin d’avenir est immense. La question des universités n’est pas un problème sectoriel : c’est le problème d’une Nation, si elle a pour ambition de construire une société où chacun trouve sa voie. Le Président de la République a fait de la jeunesse la priorité du quinquennat. Nous sommes au contact permanent des 2,4 millions d’étudiants et nous portons une partie de leurs aspirations à travers nos formations et notre rôle quant à leur insertion professionnelle et dans la société. Or le désarroi est immense, le décalage entre les discours et la réalité qu’ils vivent est dangereux. Notre devoir collectif par nos recherches est de leur offrir un avenir. Nous travaillons à faire avancer les champs de la connaissance, à créer de l’innovation au profit de la compétitivité de l’économie française.

    Dans cette perspective, il est incompréhensible que les députés aient adopté une série d’amendements de dernière minute proposés par le gouvernement, qui aboutissent à réduire de 70 millions d’euros (dans le programme 150, par rapport au PLF 2015) le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche.

    Cette décision n’est pas technique, et elle s’ajoute à d’autres mesures négatives, en particulier une forte augmentation des dépenses obligatoires de masse salariale – un coût additionnel de 90 millions d’euros non couverts par rapport à 2014. A périmètre d’activités croissant, c’est donc 160 millions d’euros qu’il manquera au budget des universités en 2015 ! Autant dire une incapacité à fonctionner. Nous en connaissons les conséquences : alors que le nombre d’étudiants augmente, ce qui est une chance pour notre pays, nos moyens diminueront au lieu d’évoluer en proportion. Capacités d’accueil réduites, taux d’encadrement qui se dégradent, formations fermées : ce seront les conséquences immédiates de cette diminution des moyens, au détriment de la réussite des étudiants et du développement de la recherche.

    Cette amputation supplémentaire n’est pas soutenable financièrement pour les établissements qui n’ont plus aucune marge de manœuvre, alors même qu’ils ont déjà engagé des réformes structurelles lourdes et qu’ils financent majoritairement leurs investissements.

    Le paradoxe d’une telle mesure est qu’elle montre l’incapacité des pouvoirs publics à assumer les priorités évoquées dans les discours. Ainsi, cette décision de réduction budgétaire vient annuler l’effort qui avait été fait par ailleurs pour respecter les engagements de création de 1000 emplois (correspondant à une somme de 60 millions d’euros). Les politiques de site issues de la loi votée par le parlement il y un an, et reposant fortement sur ces emplois, sont remises en cause.

    La Conférence des Présidents d’Université demande en conséquence au Premier Ministre et au Parlement de revenir sur cet amendement qui condamne les universités et les écoles françaises à une dégradation sans précédent de leur situation financière et compromet leurs missions au service de notre jeunesse et de l’avenir de notre pays.

    Motion adoptée à l’unanimité le 20 novembre


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  •  

    -SALUT  ANDRÉ

    Notre ami André OUZOULIAS

    nous a quittés.

    Il était l'un des principaux animateurs du GRFDE et son engagement fut déterminant dans l'existence de notre groupe, ne l'oublions pas.

    Son combat ne s'achève pas avec sa disparition. Nous pensons aussi à sa famille, à ses proches.

    André Ouzoulias était un militant infatigable agissant pour que l’école de la république offre ce qu’il y a de meilleur à tous les enfants de notre pays, en particulier à ceux appartenant aux catégories sociales défavorisées. Le combat contre les inégalités socioculturelles étant notamment conditionné à la qualité de la formation des enseignants, il a animé le GRFDE avec une énergie peu commune. En sollicitant les intelligences de chacun, en mobilisant la réflexion collective, dans le plus grand respect des opinions de tous, il a permis l’élaboration de textes sur la formation des enseignants d’une très grande qualité. Malgré son absence nous poursuivrons ce combat pour la justice sociale et l’égalité »


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  • Sous la forme d'un tract le même mécontentement, les mêmes questionnements qu'à Créteil !

    Lorraine : Pas mieux !

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  • Les formateurs du site de Livry-Gargan (93) de l’E.S.P.E. de l’académie de Créteil réunis le 13 novembre 2014 en intersyndicale ont adopté le texte ci-dessous.

    "La formation des enseignants du premier degré telle qu’elle se déroule à l’ESPE de l’académie de Créteil soulève un grand mécontentement, tant du côté des formateurs que des étudiants. Les formateurs souffrent d’une perte de sens de leur métier tandis que les étudiants doivent faire face à des contraintes multiples souvent inconciliables."

    Ce texte à le mérite de faire le point sur l'état de la formation à Livry Gargan mais recoupe la situation dans nombre d'autres ESPE, il également le mérite de faire des propositions tant au niveau local que national pour une formation de qualité ouverte au plus grand nombre.

    Télécharger la motion de Livry Gargan

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  • Le 20/06/2014 Jean Jacques  URVOAS (SRC Finistère) a, à nouveau interpelé le gouvernement à propos de sa position concernant la place des mouvements pédagogiques au sein des ESPE. On trouvera à la suite la réponse du  03/03/2015 du ministère.

    Question écrite :

    M. Jean-Jacques Urvoas attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la formation des enseignants. Pour être optimale, celle-ci nécessite à l'évidence une ouverture sur les pratiques pédagogiques d'innovation, et ce dans l'intérêt des enfants.
    L'association des mouvements pédagogiques agréés dans la mise en œuvre de la formation dispensée dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) est prévue par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, ainsi que par les quatre textes règlementaires qui en découlent.
    Il revient en conséquence à chaque ESPE, composante de l'université, de développer une culture collégiale et multi-catégorielle ouverte au partenariat et aux associations agréées partenaires de l'école, de faire connaître leur champ d'action et de proposer leur contribution à l'offre de formation initiale et continue. Maintes fois cités pour leur réussite, les mouvements pédagogiques agréés sont des acteurs majeurs et reconnus depuis des décennies permettant d'enrichir les pratiques à travers des pédagogies innovantes, et ils constituent une force d'accompagnement des jeunes enseignants. Pourtant ils ne sont toujours pas associés aux instances d'organisation et de mise en œuvre de la formation.
    Actuellement, des blocages institutionnels sont constatés tant à l'échelle académique qu'à l'échelle départementale quant à la place et au rôle de ces mouvements dans la formation initiale comme dans la formation continue. Les ESPE ne permettent pas à ces mouvements d'être pleinement associés, comme le prévoient les textes, aux formations. Il souhaiterait dès lors connaître les mesures qu'il envisage afin de mettre un terme à ces blocages persistants et récurrents, et ce afin d'associer les mouvements pédagogiques agréés dans la mise en place des ESPE et plus particulièrement dans celle des maquettes et des formations.

    La réponse publiée au JO le : 03/03/2015 page : 1515

    L'association des enseignants, des étudiants et des mouvements pédagogiques agréés dans la mise en oeuvre de la formation dispensée dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) est prévue par la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République ainsi que par les quatre textes réglementaires qui en découlent. La loi du 8 juillet 2013 (art. L. 721-2) dispose que les ESPE assurent les missions qu'elle lui confie « avec les autres composantes de l'établissement public, les établissements publics d'enseignement supérieur partenaires et d'autres organismes, les services académiques et les établissements scolaires, le cas échéant dans le cadre de conventions conclues avec eux ». Elle prévoit que « leurs équipes pédagogiques intègrent des professionnels intervenant dans le milieu scolaire, comprenant notamment des personnels enseignants, d'inspection et de direction en exercice dans les premier et second degrés ainsi que des acteurs de l'éducation populaire, de l'éducation culturelle et artistique et de l'éducation à la citoyenneté ». L'arrêté du 27 août 2013 fixant le cadre national des formations dispensées au sein des masters « métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation » énumère (art. 2) les compétences que la formation initiale vise à faire acquérir à tous les étudiants et précise que les thèmes d'éducation transversaux et les grands sujets sociétaux peuvent être traités selon des modalités propres et prévoir les « inverventions de partenaires extérieurs, d'associations partenaires de l'école ». Il dispose (art.3) que la formation est assurée par « des équipes pédagogiques pluricatégorielles relevant des composantes concernées des établissements d'enseignement supérieur de l'académie - personnels enseignants, d'éducation et de direction en exercice dans les premier et second degrés - et associant des professionnels intervenant en milieu scolaire dans le cadre de partenariats éducatifs ainsi que des professionnels de la formation ». Le dossier présenté par chaque ESPE a, conformément à l'arrêté du 27 août 2013 fixant les modalités d'accréditation des écoles supérieures du professorat et de l'éducation, permis la vérification de la capacité « à mobiliser, par son action, l'ensemble des potentiels présents dont des équipes pluricatégorielles associant des enseignants, des enseignants-chercheurs, des professionnels intervenant dans le milieu scolaire. » Enfin, l'arrêté du 1er juillet 2013 relatif au référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation à acquérir en formation initiale et à développer tout au long de la carrière, fait de la capacité à « coopérer avec les partenaires de l'école » une compétence à part entière (la 13e ) et en précise la portée : il s'agit pour chacun de « coopérer, sur la base du projet d'école ou d'établissement, le cas échéant en prenant en compte le projet éducatif territorial, avec les autres services de l'Etat, les collectivités territoriales et les associations complémentaires de l'école, les structures culturelles et les acteurs socio-économiques en identifiant le rôle et l'action de chacun de ces partenaires ». Il revient en conséquence à chaque ESPE, composante de l'université, de développer une culture collégiale et pluricatégorielle ouverte au partenariat, certaines d'entre elles ayant ouvert leurs instances de gouvernance à un membre du collectif des associations partenaires de l'école (CAPE). Afin de nouer ce dialogue partenarial sur des bases constructives, il revient aussi aux associations agréées partenaires de l'école de faire connaître leur champ d'action et d'être force de proposition pour apporter leur contribution à l'offre de formation initiale et continue.


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  • La réponse du Ministre à la question de Mme Chaynesse Khirouni, publiée le 4 mars, qui portait sur la place des mouvements pédagogiques dans la formation des enseignants, a été publiée au JO du 27 mai 2014. Vous en trouverez le contenu ci-dessous...ou à cette adresse

    http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-51045QE.htm

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  • Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de la rencontre GRFDE (représenté par Marie France Winghardt et Didier Frydman) / FSU tendance École émancipée qui s'est tenue le 26 mai 2014.

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  • Notre ami Rémi Brissiaud nous écrit :

    "Une interview de Stanislas Dehaene est récemment parue sur le café pédagogique, destinée au lancement du site moncerveaualecole.com.
    J’ai pris l’initiative d’écrire un article analysant le contenu de ce site. Franck Ramus y a répondu par ce que je considère être un billet d’humeur mais en mettant en avant la supériorité de ce qu’on appelle l'«evidence-based education ».
    Je lui ai donc répondu sur ce terrain tout en ancrant ma réflexion dans la réalité de l’école française d’aujourd’hui : ce courant d’idées est porté par une association qui s’appelle « Agir pour l’école » dont le lobbying explique en grande partie les atermoiements du ministère de Vincent Peillon en matière de didactique et de pédagogie. Cette réponse s’est faite en deux articles, l’un paru vendredi dernier, l’autre ce matin. Ces deux derniers textes sont également un hommage à mon ami André Ouzoulias."

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/03/21032014Article635309778291938360.aspx
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/04/04042014Article635321946980819517.aspx
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/04/07042014Article635324487489828633.aspx

    Rémi Brissiaud dans ces deux articles du café pédagogique (qui font suite à une intervention précédente sur une thématique proche mais plus centrée sur l'enseignement des mathématiques) revient sur les débats concernant l'apprentissage de la lecture.
    En s'appuyant sur les travaux d'André Ouzoulias, il souligne les incongruités d'une démarche qui prétend s'imposer à toute la communauté éducative en s'appuyant abusivement sur l'argument d'autorité des découvertes de la « recherche » (en neurosciences en particulier) et les graves dysfonctionnements du système des publications dans le monde universitaire.
    Ces 2 articles, outre l'éclairage qu'ils portent sur un sujet essentiel (l'apprentissage de la lecture à partir de la grande section de maternelle), mettent l'accent sur le type de formation que les ESPE devraient dispenser, une « formation critique » qui permettrait une véritable « liberté pédagogique des enseignants ...assortie des moyens de l’exercer avec responsabilité. ».
    On y retrouvera les principes défendus par notre GRFDE.


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  • Question du 4 mars 2014 (pas de réponse pour l'instant)

    Mme Chaynesse Khirouni attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'association des enseignants, des étudiants et des mouvements pédagogiques agréés dans la mise en œuvre des écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). La refondation de l'école a été l'occasion de réunir l'ensemble de ces partenaires autour d'une large concertation, cependant, ils ne sont pas toujours associés dans les académies aux maquettes des ESPE et aux programmes de formation destinés aux futurs professeurs des écoles. Pourtant, enseignants et mouvements pédagogiques agréés sont des acteurs majeurs permettant d'enrichir les pratiques à travers des pédagogies innovantes mais méconnues et d'accompagner les jeunes professeurs. Dès lors, elle souhaiterait donc connaître les mesures envisagées afin d'associer davantage encore les enseignants, étudiants et mouvements pédagogiques agréés dans la mise en place des ESPE et plus particulièrement dans la mise en place des maquettes et des formations.


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