• -Motion du CA de l’Université de Toulouse Le Mirail sur les ESPE

    Le conseil d’administration de l’Université de Toulouse Le Mirail, en date du 19 février 2013 :

    Constate qu’il n’est pas en mesure de travailler correctement pour mettre en œuvre la réforme des ESPE et des nouvelles formations, ne disposant pour l’instant que d’une maquette générique trop vague ne tenant aucun compte de la spécificité des différentes disciplines.

    Déplore donc la méthode utilisée et le calendrier prévisionnel pour cette réforme. Mettre en œuvre « sans attendre la promulgation de la loi » est une manière de procéder irrespectueuse du travail des élus de la Nation. Cette procédure est irrespectueuse des collègues qui, dans les composantes, doivent réfléchir à la mise en place d’une offre de formation sur la base de documents de travail susceptibles d’évoluer à tout moment et sans aucune valeur juridique, suivant un calendrier accéléré intenable. Le conseil d’administration demande le report de la réforme à la rentrée 2014, une fois la loi votée, les décrets d’application publiés et les circulaires d’application transmises aux universités.

    Réaffirme l’importance de la part de l’enseignement disciplinaire et de la recherche dans la formation des futurs enseignants. Si la revalorisation de la didactique dans la formation des futurs enseignants est nécessaire, on ne saurait priver nos étudiants d’un savoir disciplinaire approfondi et problématisé par les apports de la recherche disciplinaire. Or le nouveau concours acte la quasi-disparition des disciplines de spécialité : une seule épreuve sur les quatre porte sur les savoirs disciplinaires et cette épreuve ne représente qu’1/6ème de la note d’admission. Par exemple, le nouveau cadre ne prévoit aucune évaluation suffisante au concours des compétences linguistiques écrites et orales des candidats dans les spécialités de langues.

    S’inquiète de l’articulation entre le master et le concours. Que se passera-t-il si l’étudiant admis au concours n’a pas un Master complet ? A l’inverse, que se passera-t-il si l’étudiant qui a réussi le Master n’est pas recruté par concours ?

    S’interroge sur la nouvelle nomenclature. La mention « MEEF » donnée au nouveau Master implique l’effacement de la spécialité disciplinaire des futurs enseignants. Les compétences disciplinaires des candidats seront sous-évaluées au bénéfice d’une connaissance générique du cadre d’exercice de l’enseignant. La part et la nature de la recherche (disciplinaire, didactique et ingénierie) au sein du MEEF demeure floue. Le conseil d’administration souligne les difficultés à concevoir des passerelles avec les masters R.

    De plus, le conseil d’administration regrette que les étudiants de M2 soient considérés comme des « contractuels » et deviennent des « moyens d’enseignement » pour six à neuf heures par semaine. Le conseil d’administration demande que l’aspect pédagogique prime et que les enseignements réalisés par les étudiants soient suivis par un conseil pédagogique et un formateur de l’ESPE.

    S’interroge aussi sur le rattachement de l’ESPE au sein de l’académie de Toulouse. L’ESPE sera-t-elle rattachée au PRES ou à UT2 ? De ce rattachement dépendra la mise en place concrète de la réforme. Le conseil d’administration considère qu’un rattachement à UT2, forte de son expérience en matière de formation des enseignants qu’elle a en particulier su mettre en valeur en intégrant l’IUFM, et vu les excellents résultats obtenus aux concours jusqu’ici, semble être la meilleure option pour se prémunir contre une marginalisation de la recherche et une édulcoration des savoirs disciplinaires. Le conseil d’administration sera vigilant sur la nature du rattachement car en l’état, les ESPE se présentent comme une aggravation de la LRU, plaçant ces véritables « grandes écoles » de la formation sous l’autorité directe du Rectorat, les universités n’en devenant que les prestataires, et sans promesses de moyens adéquats.

    Le conseil d’administration demande au gouvernement de respecter ses engagements relatifs à la concertation préalable et à l’association nécessaire de l’ensemble de la communauté universitaire aux réformes, afin d’éviter de retomber dans les erreurs des politiques précédentes.


  • Commentaires

    1
    laïc
    Lundi 1er Avril 2013 à 12:55

    Dommage que l'université refuse toujours de former des professionnels de l'enseignement du premier et du second degré ! Les contenus disciplinaires des L1 à L3 ne sont-ils pas suffisants pour ces niveaux d'enseignement ? Les résultats du système éducatif français ne pourraient-ils pas s'améliorer en développant de nouvelles techniques d'enseignement (communication) ?

    Les masters disciplinaires ne sont-ils pas toujours là pour former les futurs agrégés et docteurs ? A chacun ses compétences

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