• -Déclaration de la CGT au CNESER le 8 janvier

    Nous publions intégralement la déclaration de la CGT (conféderation) lue au CNESER le 8 janvier 2013 en présence des ministres qui explique les raisons de son vote contre le projet de loi d'orientation. On y trouvera de grandes convergences avec le GRFDE.

    Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,

    La CGT et la CGT Educ'action ont déjà eu à s'exprimer sur le projet de loi d'orientation dans le cadre du conseil supérieur de l'éducation (CSE) de décembre 2012. Je serai donc volontairement bref.

    Dans le cadre de ce CNESER nous nous concentrerons donc plus particulièrement sur ce qui relève spécifiquement de l'enseignement supérieur s'agissant de la formation des maîtres, sujet toujours complexe et conflictuel.

    Nous avons pu déclarer au CSE du 14 décembre que nous étions sensibles à la « rupture » s'agissant du « retour d'une formation initiale et continue des personnels, mesure urgente » pour nous aussi. De même, nous avions salué : « Le renouvellement d'une structure [qui] est reçu positivement par notre organisation ».

    Pour autant, il convient non seulement de prendre en effet le cadre nouveau des écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), en tant que contenant mais aussi comme contenu. En la matière, les ESPE relèvent plutôt des ESPEoir déçus...

    S'agissant des pré-recrutements de droit privé, les emplois d'avenir professeur, de la place du concours en master 1 (M1), l'articulation entre le volume de stage en responsabilité et la formation initiale, l'ouverture et la démocratisation des recrutements, le compte n'y est pas.

    La CGT défend, mais ce n'est pas la seule…, un concours en fin de licence avec deux année de formation payées, mesure financièrement soutenable si on suit les conclusions du « Groupe reconstruire la formation des enseignants » (GRFDE) qui regroupe plus de 160 enseignants chercheurs de Jean-Louis Auduc à Philippe Mérieu.

    En maintenant le statu quo qui n'est d'ailleurs pas dans la loi, en matière de concours au milieu du master, vous retenez, selon nous, le pire des scénarios pour les candidats devant courir deux lièvres à la fois : le stage en responsabilité et donc la titularisation et le master 2 et donc la diplômation.

    Malgré de nombreuses demandes dans le cadre des concertations et des échanges avec les deux ministères, la question des cycles préparatoires, moyen de pré-recrutement de droit public, n'est évoquée que de manière secondaire, voire anecdotique.

    La question des recrutements des professeurs de lycée professionnel (PLP) des disciplines professionnelles avec un master est toujours non résolue sans développer plus avant notre légitime inquiétude pour le service public liée au transfert de l'enseignement professionnel aux régions... et pour ne rien dire, plus avant, des contrats de site pour l'enseignement supérieur !

    Le chantier immense de la validation des acquis de l'expérience (VAE) pour renouveler les viviers de recrutement ouvert aussi aux salariés et non aux seuls étudiants en licence n'est pas pris suffisamment à bras le corps. La question de la crise des recrutements, à notre sens hélas durable comme le chômage..., ne pourra pas être résolue sans une ouverture à toutes les candidatures.

    Pour nous, les ESPE doivent être la "maison commune" de tous les personnels enseignants du 1er et du second degré et de la formation professionnelle des adultes (GRETA), des personnels d'éducation et d'orientation, mais aussi de tous les personnels d’encadrement, administratifs, techniques, santé, sociaux, des personnels éducatifs des collectivités territoriales...

    Or, les agrégatifs et les agrégés, les conseillers d'orientation psychologues soumis bientôt aux régions et les autres personnels de l'éducation en particulier les assistants d'éducation, assistants pédagogiques, en charge de l'accompagnement des élèves handicapés (AVSi, AVSco, assistants éducatifs…), les non titulaires, éligibles ou non, au plan de titularisation sont, pour nous, les grands oubliés.

    Cela est, pour la CGT, révélateur d'une absence d'approche globale, entre autres, s’agissant de la question d'une réelle articulation entre l'éducation nationale, l'enseignement agricole, mais aussi les lycées militaires ou maritimes.

    En conclusion, oui aujourd'hui la formation initiale et continue est de nouveau une priorité affichée... mais encore loin d’être réalisée.

    Pour la CGT, il manque les moyens d'une réelle démocratisation et diversification des recrutements et donc plus largement de la démocratisation des contenus et des pratiques pour une culture commune émancipatrice et égalitaire, ce que ne saurait garantir une décentralisation à tout va.

    C'est pourquoi au regard des ambitions, de notre point de vue, réductrices (s'agissant en particulier du « socle commun » même remanié) nous voterons contre ce projet de loi qui ne se limite pas à la seule formation des personnels, fut-elle heureusement et nécessairement rétablie.


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