• - Communiqué FSU-UNEF sur la rentrée dans les ESPE (16-09-2013)

    SNEP-FSU, SNESUP-FSU, SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNUipp-FSU, UNEF

    Mise en place de la réforme de la formation des enseignants et CPE : les
    difficultés rencontrées par les étudiants appellent des réponses rapides du
    gouvernement !


    La formation aux métiers de l'enseignement et de l'éducation et les
    conditions d'études des candidats aux concours avaient été particulièrement
    dégradées par la réforme engagée par le gouvernement précédent en 2009. Il
    était donc urgent de mettre en place une nouvelle réforme.

    L'enjeu de cette année, année de transition, est particulièrement important.
    Les étudiants qui s'inscrivent dans les ESPE viennent de parcours très
    différents. En tenant compte des diverses situations vis-à-vis des concours
    ou du master, on ne dénombre pas moins de 14 « catégories » différentes,
    pour lesquelles les universités et les rectorats adoptent des règles et des
    dispositions très diverses ! Plusieurs milliers d'étudiants, issus de
    licence ou de master, qui se destinent aux concours des métiers de
    l'enseignement et de l'éducation, se trouvent ainsi confrontés à de grandes
    incertitudes et à des difficultés, qui peuvent compromettre leurs chances de
    réussite.

    Pour garantir qu'aucun étudiant ne soit pénalisé par la réforme de la
    formation des enseignants et CPE, les organisations syndicales signataires
    appellent les ministres de l'éducation nationale et de l'enseignement
    supérieur à apporter au plus vite des réponses aux problématiques suivantes :

    Conditions d'inscriptions des étudiants

    Dans de nombreuses universités, les étudiants sont confrontés à des
    exigences d'inscription inadmissibles pour accéder à une formation leur
    permettant de préparer les concours. Quelques exemples particulièrement
    frappants : ici, on annonce aux étudiants déjà engagés dans un master
    enseignement, voire déjà diplômés, qu'ils doivent se réinscrire en 1ère
    année du nouveau master MEEF pour accéder aux concours ; ailleurs, ce sont
    des Diplômes d'Universités aux droits d'inscription prohibitifs (jusqu'à
    1500 euros !) qui sont proposés, pour préparer les concours, aux étudiants
    titulaires d'un master ?

    L'accès à une formation correspondant à leur situation (M1, M2, parcours
    adapté), qui prépare dans de bonnes conditions aux nouveaux concours, à un
    tarif ne dépassant celui de l'inscription en master, doit être un droit pour
    tous les étudiants.

    Financements des étudiants

    La création de postes, annoncée par le gouvernement, semble attirer de
    nouveaux étudiants ? les inscriptions dans les ESPE sont plus importantes
    que l'an dernier. Mais les problèmes de recrutement ne sont pas pour autant
    réglés. Certaines filières restent déficitaires et les conditions d'études
    de la plupart des candidats restent très difficiles. Ainsi, 2200 postes
    n'ont pas été pourvus à la session 2013 et le risque d'une poursuite de
    cette situation en 2014 est bien réel. Le dispositif « Emploi d'avenir
    Professeur » (EAP) n'a pas le succès escompté (seulement 2800 recrutements
    sur les 4000 de la première vague) et peine à inverser la tendance car il
    oblige à concilier études, préparation d'un concours et emploi à temps
    partiel dans un établissement scolaire. En outre, il ne s'adresse qu'aux
    étudiants boursiers sociaux, qui représentent moins de 30 % des étudiants.

    Quant aux étudiants admissibles au concours exceptionnel 2014 et inscrits en
    M2, ils seront contractuels et réaliseront leur année en alternance. Ce
    statut, à vocation transitoire, est particulièrement lourd, car il combine
    la préparation de la 2ème partie du concours (admission), le master et un
    tiers de service d'enseignement ou d'éducation devant élèves.

    Il est indispensable que des discussions s'engagent immédiatement entre
    universités et rectorats afin que les contractuels et les EAP bénéficient de
    conditions de travail qui ne mettent pas en péril leurs chances de succès
    (proximité des lieux d'emploi ou de stage avec le lieu d'étude et de vie,
    compatibilité des emplois du temps universitaires et scolaires?). Il faut
    aussi rétablir dès maintenant les aides spécifiques aux candidats se
    présentant aux concours de l'enseignement.

    Conditions d'études dans les masters MEEF

    De grandes disparités dans le contenu des masters MEEF existent encore selon
    les universités (jusqu'à 25 % de variation sur les volumes horaires). Elles
    proviennent notamment d'un cadrage national insuffisant des masters et de
    l'absence de fléchage de moyens garantissant à tous les établissements, dont
    les difficultés budgétaires s'accroissent, des conditions satisfaisantes de
    mise en place des masters MEEF. La situation est encore aggravée par
    l'afflux, évidemment positif, mais inattendu, des étudiants dans de nombreux
    masters, qui se trouvent ainsi placés dans des conditions de fonctionnement
    très difficiles.

    Il est urgent que soient prises des mesures conservatoires, permettant de
    garantir les ressources humaines et financières de la formation des
    enseignants dans tous les ESPE. Le comité de suivi de la formation des
    enseignants, que le MESR s'était engagé à créer, doit être installé sans
    délai, afin de pouvoir effectuer un bilan de la rentrée des ESPE dans chaque
    académie et le présenter au CNESER et au CSE dans les deux mois.

    Plus généralement, les organisations signataires demandent que l'année
    transitoire 2013-2014 soit mise à profit pour :

    * définir et mettre en oeuvre un véritable dispositif de prérecrutement,
    accompagné d'un plan pluriannuel chiffré, pour garantir un vivier
    d'étudiants aux concours et permettre aux étudiants-candidats de se
    consacrer essentiellement à leurs études ;

    * établir un chiffrage prévisionnel des besoins de recrutement par académie
    (Professeurs des Écoles) et par discipline (Professeurs des Lycées,
    Collèges et Lycées Professionnels), afin de répondre à la croissance
    démographique des élèves, compenser les départs en retraite et atteindre les
    objectifs de la Loi de refondation (150 000 recrutements sur 5 ans) ;

    * mettre en oeuvre une régulation nationale effective des masters MEEF et des
    préparations publiques aux concours, qui assure une meilleure lisibilité des
    parcours vers les métiers de l'enseignement et une équité de traitement des
    étudiants sur tout le territoire national ;

    * procéder sans délai à une revalorisation des métiers de l'enseignement et
    de l'éducation, condition incontournable de l'augmentation d'attractivité de
    ces métiers.


    Paris, le 16 septembre 2013


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